samedi 1 janvier 2011

Sur la route

Je viens d'écouter Sur la route de Madisson. Il y avait cette femme qui rêvait, des années durant, du corps de son amant se dissolvant entre ses mains. 

J'ai eu mal en voyant ce film. Bien sûr, ce film d'Eastwood raconte une histoire mille fois connue. C'est l'histoire d'un amour hors du commun, mais, en même temps, de l'impossibilité de vivre pleinement cet amour. Je repense à ce film et je me dis que son sens, son tragique, réside peut-être dans le rapport aux souvenirs de cette femme mariée - qui refuse de quitter sa famille pour l'homme de ses rêves. Car il s'agit bien de quelque chose de salutaire pour cette femme, ces souvenirs - aussi petits soient-ils - de ses quatre jours de passion amoureuse. 

Si Francesca, dans Sur la route de Madisson, renonce aux souvenirs qu'elle a de Robert, elle se résigne à perdre complètement le sens de sa vie. Ces images qu'elle a d'eux, qu'elle cristallise en son esprit même après vingt ans, détiennent un pouvoir salutaire; elles la gardent bien ancrée dans cette vie, vie à laquelle elle s'est pourtant soustraite en laissant partir Robert, l'amour de sa vie. 

Il y a quelque chose de tragique dans ce film. Cela tient dans l'oubli complet de soi, de ses désirs les plus profonds, dans cet oubli se justifiant par le refus de faire subir l'humiliation et la peine à ceux à qui l'on a tout donné.

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