samedi 20 novembre 2010

Le monde réel

Je commence à concevoir l’absence. Elle a une couleur très pâle, une sorte de blanc perlé.

La première neige est tombée, ici. C’est d’une beauté à geler toute douleur, chuchote Dumas. Ce matin, je me suis éveillée et j’ai regardé les flocons qui tombaient. J’avais envie de perdre toute conscience. 

Je me sens bien. Bientôt, lorsque toutes ces images déjà engourdies s’estomperont, je n’appartiendrai qu’à moi-même. Avoir l'esprit libre pour créer, être forte, au-dessus des autres, écrit Marie.

Je lis, les cheveux mouillés, en serviette. J’ignore le téléphone qui sonne. Je n’ai pas envie de rejoindre le monde réel. Pas tout de suite.  Ma mère dit que cette attitude m’éloigne du monde. Je suis convaincue du contraire. Je crois que lui aussi. Cela me suffit.

Bientôt, je nagerai dans l’océan et m’endormirai sur la grève.

2 commentaires:

  1. C'est aussi la couleur que je donnerais à l'absence! Ou peut-être quelque chose qui tirerait un tout petit peu vers le gris...
    J'aime ce billet, il me donne envie de faire les même gestes que toi. S'éloigner un peu, pour mieux partir.

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  2. je t'aime, et des fois, pour vrai, j'ai les larmes aux yeux parce que j'aimerais ça être là pour te serrer fort fort.

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